Les gladiateurs

Dimanche 20 juillet 7 20 /07 /Juil 16:20
Désolée pour l'attente, j'étais parti en colo et l'inspiration m'avait un peu quitté et j'en suis désolée...
Voilà la 1ere partie de ma mini fic  j'espère que vous l'apprecierez !




                                              Les gladiateurs

 

              

                                          Nous

 

 

Son poing atterrit dans ma mâchoire, il sauta sur moi et agrippa mes cheveux blonds. Ses muscles se contractèrent et il tire sur les longues mèches de toutes ses forces. Je hurlai.

Je me défendais plus que faiblement face à ce colosse et à la vue de tous ces spectateurs avides de sang et de violence.

La toge blanche ainsi que la fine armure recouvrant mon corps, ne me protégeaient guère des assauts du gladiateur. Il reprit rapidement sa besogne : ayant lâché ma chevelure maintenant pleine de terre grâce à un coup bien placé que je lui assena du genou, il reprit rapidement du poil de la bête et m’attrapa par le coude pour ensuite m’entraîner dans un alcôve complètement dissimulée, du cirque.

 

Une grande voûte d’argile nous surplombait tandis que de grands murs empêchaient les romains de nous voir.

Acculé contre un de ces parapets, son souffle sur mon cou et ses yeux dans le mien, je ne pus m’empêcher de le trouver plus beau que d’habitude.

C’était sûrement ses longs cheveux d’ébènes normalement lâchés qui aujourd’hui formait une queue de cheval sur le haut de son crâne, lui dégageait le visage et faisait ressortir ses yeux verts étincelants.

 

      - Pourquoi m’as-tu amené ici ?

 

Le concerné ne prit même pas la peine de répondre. Son regard vides planté dans le mien, ses grandes mains rugueuses posées sur mes avant-bras, ne me laissaient la liberté d’aucun mouvement.

 

      - Hein ? Pourquoi ?

 

Aucune réponse ne fit écho à ma question. Commençant à perdre patience, je me tortillai dans tous les sens afin de me libérer de l’emprise de l’homme. Des « pourquoi ? » ne cessèrent de franchir mes lèvres tandis que son éternel stoïcisme m’énervait au plus haut point.

 

     - Lâche-moi…Maintenant !

 

Ma voix était dure et froide mais il ne fléchit pas d’un pouce. Soudain, ses mains lâchèrent leur pression et retombèrent le long du corps du gladiateur. Il attendit quelques minutes alors que plus aucun lien ne reliait nos deux corps. Seulement un moment plus tard, sa bouche forma un rictus proche d’un sourire et se rapprocha de mon oreille.

 

     - Eh bien pars, qu’est-ce que tu attends ?

 

Un frisson me parcourut l’échine quand son souffle chaud me chatouilla l’oreille. Il est vrai que je savais qu’il attendait que je parte seulement il m’était impossible pour une quelconque raison de bouger d’un centimètre. M’éloigner de lui m’était insupportable. Même quand il me frappait dans l’arène je m’en contentais car je préférais ça plutôt qu’il ne me toucha pas du tout.

Il me tenait dans ses filets, je le sais et je l’acceptais tout aussi bien.

Le regard du colosse de plus de 100 kilos se perdit vers la foule qui attendait plus ou moins patiemment les retours des deux combattants. Sa tête pivota de nouveau vers moi et ses yeux étincelants me sondèrent de l’intérieur.

 

      - Alors, tu n’es toujours pas parti…Aurélien ?

 

Oh mon dieu ! La façon qu’il avait de prononcer mon prénom m’électrisa. Sa voix douce, sensuelle, érotique, suave…Quand elle prononçait mon prénom, je sentais ma température corporelle augmentait de plusieurs degrés.

J’humidifiais rapidement mes lèvres, asséchées par cette soudaines bouffée de chaleur.

 

       - Non, fut ma seule réponse.

 

       - Ah, oui ?... Et pourquoi donc ?

 

       - J’ai envie de toi, Milon.

 

Ledit Milon réagit au quart de tour et scella ses lèvres aux miennes. Sa langue mordilla et lécha ma lèvres inférieure jusqu’à en faire céder le passage et s’infiltrer dans ma bouche. Ses mains me prirent par la taille et rapprocha mon corps du sien.

Je sentis alors son excitation sur ma cuisse tandis que j’étais sûr qu’il sentait la mienne sur la sienne. Je lâchai un gémissement de suite étouffé par les lèvres de Milon collées sur les miennes.

 

Ma main descendit vers son torse alors que j’entendis la foule s’impatienter de plus en plus. Je triturai vivement ses tétons déjà durcis, les prenant en bouche tout en les malaxant de l’index et du pouce. Au fur et à mesure que je descendais le long de son thorax, je sentais sa respiration se saccader : il haletait sous mes caresses.

 

Bientôt, alors que nous n’avions même pas encore joui, je remontai jusqu’à son visage, glissai mes mains dans ses cheveux doux et déposai un baiser sur ses lèvres gonflées. Je me reculai.

 

        - Retournons-y, ordonnai-je

 

Il hocha la tête : cela me suffit. Depuis les quelques mois où nous nous voyions en secret, je savais qu’il n’était pas très loquace, mais cela me plaisait d’une certaine manière.

Les cris stridents de la foule se percevaient très distinctement de là où nous étions ; les gens tapaient du pied, s’énervaient mais aucun ne partait. Les places étaient sûrement trop chères pour se permettre de partir en plein spectacle.

 

Milon attrapa ma main et rapprocha sa bouche de mon oreille pour y murmurer un « désolé ».

Je fronçai les sourcils pour lui faire comprendre que je n’avais pas saisi la cause de ce pardon.

 

         - Pour ça, répondit-il à ma question muette.

 

A cet instant précis, Milon me décocha un coup de poing dans l’œil qui me propulsa à plusieurs mètres, là où les Romains pouvaient me voir très clairement.

Je pris sa comme une réponse et me releva pour foncer droit sur Milon encore caché sous l’alcôve d’argile.

Je lui pris le bras, tout en massant mon œil gonflé de ma main libre. Dès que nos deux visages se firent voir à la lumière, les spectateurs hurlèrent et acclamèrent tout en appelant nos deux noms comme s’il n’avait pas remarqué que j’étais revenu quelques secondes plus tôt.

 

Un sourire étira mes lèvres et je croisai le regard de mon partenaire tandis que lui s’inclinait prestement devant le public.

Les applaudissements s’estompèrent rapidement après avoir repris à la vue de mon tout nouveau cocard, et je compris à ce moment précis que le combat allait reprendre.

 

A chaque coup de pied, de poing ou autre ; je me sentais de plus en plus emprisonné dans cette routine. Je me battais plus pour protéger mon identité que par le plaisir de combattre.

Comment pouvait-on apprécier ce genre de pratique ? Certains mourraient dans des combats de gladiateurs et ça ne semblait pas vraiment effrayer les novices.

 

Quand les coups pleuvent sur soi, on ne pense même pas à riposter…C’est ce qui se passait à cet instant entre les nuages de poussières et les mares de sang qui s’étalaient sous mes pieds.

Il semblerait que seul le mien jonche le sol et que Milon était immunisé contre les blessures. Pourtant ses plaies suintaient de chaque côté de son abdomen et sur ses joues. Il n’était pas aussi amoché que moi mais il restait assez mal en point.

 

Devoir nous battre en permanence me blessait plus moralement que physiquement, mon amour naissant pour lui avait eu raison de mes coups et j’évitais de lui faire trop mal lorsque je le frappais.  

 

Nous nous étions rencontrer, il n’aimait même pas les hommes, moi si. Depuis il me semble qu’il m’aime moi, et c’est encore mieux…

 

J’espérais silencieusement qu’aucun spectateur assis sur les gradins n’avait compris ni découvert ce qui s’était passé pendant les quinze petites minutes dont nous avions profité, à l’ombre de leurs yeux.

 

Milon m’envoya dans les rose avec un coup droit et une violente douleur m’attaqua à l’abdomen, je baissai les yeux et vis une lance… ou plutôt un pieu…enfin un espèce de grand bâton de bois mais ce que c’était n’avait pas d’importance, ce qui en avait par contre c’est que cette chose me transperçait le ventre.

Je sus que le combat s’achevait quand ma tête commença légèrement à tourner. Bizarrement, les dernières minutes que j’avais passées avec Milon me revinrent en tête et je m’interrogeai sur son amour pour moi. Etait-il sincère ?

 

Accroché à ce « bout de bois » à quelques centimètres du sol et plaqué contre le mur, je ne voyais aucune possibilité de m’en sortir.

Je fermai les yeux et attendait patiemment que la mort vienne me chercher comme punition, peut-être, d’avoir aimer un homme et de ne pas avoir honorer les dieux comme j’aurais dû le faire. Cependant, il était trop tard pour reculer et même si je l’avais voulu pour rien au monde je n’aurais effacé de ma mémoire les instants passés avec Milon, mon amour.

 

Quand je rouvris les yeux je vis celui-ci, arrêté à l’autre bout du cirque, marcha dans ma direction et arrivé devant moi, se stoppa pour mieux me regarder.

De là-haut, on aurait pu croire qu’il savourait sa victoire mais d’ici je voyais bien ses yeux briller et des sanglots silencieux couler sur ses joues.

 

Des convulsions me prenaient et des spasmes me faisaient bouger sur mon pic de bois. Dans ma bouche, un goût de fer s’infiltra et bientôt du sans en sortit. Je posai mes mains sur ma blessure et caressai doucement le pieu qui me tenait debout contre la roche. Je savais qu’avec ou sans lui, je mourrai alors autant ralentir le processus en le gardant dans mes entrailles. Quitte à souffrir plus, je voulais juste regardais Milon pour la dernière fois.

 

Un spasme me reprit et je repliai mes jambes en les posant en appui sur le rocher derrière moi. Mes bras l’entourèrent comme pour m’y accrocher même si j’étais conscient que je n’en avais pas besoin. 

 

Mes yeux se fermèrent de nouveau, contre ma volonté et mon amour ne put se retenir de poser sa main sur mes bras cachée adroitement par le reste de son corps, dos à la foule.

 

    - Ne me laisse pas tomber, je t’en supplie

 

Sa voix n’était que murmure, un murmure entrecoupé de sanglots… Jamais sa voix n’avait été si suppliante, toujours fort et dur, ses faiblesses ne ressortaient jamais. Quelques fois je me demandais même comment il pouvait rester si fort tout en gardant toutes ses peines à l’intérieur.

 

       - Je suis désolé, Aurèl’

 

Je le savais qu’il était désolé, je ne lui en voulais même pas. Après tout c’était notre premier combat ensemble et nous savions comment ça finissait et surtout qui allait y rester.

Aillant anéanti tous ses adversaires en à peine une heure, je me demandais encore comment j’avais pu tenir si longtemps.

 

      - Je ne t’en veux pas, mon amour…

 

Je rouvris les yeux quelques secondes pour les refermer juste après, la douleur était trop grande et le simple fait d’avoir vu les vêtements de Milon souillé de mon sang avait suffit à me faire refermer les yeux.

 

    -Je ne t’en veux pas…je ne t’en veux pas…je ne t’en veux pas…

 

Il voyait bien que j’étais en train de perdre la tête, ma tête tournait, du sang sortait de ma bouche, de mes yeux mais surtout de mon abdomen. De cette plaie béante toujours atrocement douloureuse.

Je tournai la tête et vis que tous les spectateurs étaient partis, il ne restait que nous, Milon et moi, terré dans un coin du terrain.

 

     -Fais moi sortir de là…

 

Il hocha la tête. Ses mains se posèrent sur mes fesses et un sourire étira mes lèvres. Seul l’amour m’avait fait tenir jusque là.

Puis, sa main droite remonta pour se poser au milieu de mon dos. Ca me libérerait mais il fallait que j’en paye le prix…

 

Il me tira vers lui, rapidement, pour que la douleur la plus intense se fasse plus brève. Dès que mon corps bougea sur le bâton, je hurlai d’un cri déchirant presque annonciateur de ma prochaine mort et qui s’était sûrement fait entendre dans la plus petite province du fin fond de l’Italie.

 

Je glissai sur le pic de bois. La douleur physique n’était rien comparée à celle que j’éprouvais en voyant Milon pleurer en me tirant vers lui. Finalement j’arrivai à la fin du pic et j’atterris dans ses bras et mes larmes se mélangèrent au sang sur ses vêtements.

 

Il me prit dans ses bras comme un marié le ferait avec sa jeune épouse et m’emmena dans ce recoin où nous nous étions cachés quelques heures plus tôt.

 

Le soleil se couchait doucement à l’horizon et le cirque s’assombrissait de plus en plus, seuls les derniers éclats de l’astre nous illuminait encore.

Milon m’allongea sur le sol et je grimaçai sous la douleur. Il semblerait que je me sois habitué à la douleur mais je savais mon heure proche et je voulais partager mes derniers moments avec l’homme que j’aimais.

 

Ses mains commencèrent à courir sur mon corps et à me caresser du bout des doigts. J’aimais tellement cette sensation : avoir l’impression d’être la plus rare porcelaine entre ses mains.

Ses dents attaquèrent mon cou comme s’il voulait me laisser sa marque même à travers la mort.

Sa bouche dévia vers mon visage et y baisa chaque cm² pour arriver à ma bouche et me la prendre doucement presque religieusement. Sa langue pénétra le barrage de mes lèvres et caressa ma langue, commençant un long ballet.

 

Je retenais mes gémissements pourquoi la vie ne m’avait pas déjà quitté vu la douleur qu’elle m’infligeait déjà.

 

- Prends-moi, Milon…N’attends pas… Je ne…

 

Il me souleva la toge et le caleçon, puis fit pénétrer un doigt entre mes fesses. Je lâchai un râle de douleur et de plaisir, en même temps altéré par mes larmes.

Il bougea son doigt doucement à l’intérieur de moi, en gardant son regard ancré dans le mien et éviter de regarder le trou béant que j’avais à la place de l’estomac.

Il introduisit un deuxième doigt, me laissa le temps de m’habituer puis retira les deux pour poser sa main sur mon sexe tendu à l’extrême.

 

Il était plus doux, plus tendre que d’habitude ; je le sentais.

Il présenta son sexe à l’entrée de ma cavité et y rentra son gland tout en massant le mien du bout des doigts.

Il me pénétra doucement et tendrement, avec amour parce qu’il savait que c’était la dernière fois. Une fois complètement à l’intérieur de moi, voyant que je n’avais pas de douleur du à la pénétration car j’avais toujours mal à l’abdomen, plus que jamais, il bougea son bassin toujours aussi amoureusement en de grand coups de butoir. Je gémissais, criais autant qu’il m’était possible de le faire.

Ses coups de rein m’anesthésiaient de la douleur autant qu’ils m’en causaient mais jamais je ne m’en plaindrais : l’avoir en moi était tellement bon.

 

Sa main s’activa sur mon sexe en claquant ses mouvements sur ceux de son bassin. La jouissance approchait et en même temps mon dernier moment sur Terre car la délivrance serait trop intense pour mon était, j’en étais conscient.

J’allais jouir lorsqu’il me cria « NON ! », je souriai malgré moi et haussai les sourcils.

 

       -Ensemble…

 

Ses coups de rein se firent plus fort et soutenus. Il cligna des yeux pour me permettre de me lâcher et de jouir.

Il se délivra en moi et moi dans sa main dans une totale synchronisation.

Malheureusement, je sentais mes dernières forces s’éteindre comme l’on souffle sur une bougie. J’haletai non pas sous le plaisir mais sous une violente douleur. Mon amant m’embrassa tandis que des spasmes me prenaient tous les corps. Il pleurait, je pleurais, nous pleurions ensemble…

 

Alors que je sentais mon souffle se perdre, ma blessure à l’abdomen me peser et le sang abonder de plus en plus. Je murmurai en une litanie : « je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime »

Il savait ce que ça voulait dire.

 

       -Moi aussi je t’aime mais ne me laisse pas, ne me laisse pas je t’en pris…

 

La première fois qu’il me disait qu’il m’aimait.

Je fermai les yeux, c’était la fin…Je la sentais venir.

Milon posa sa tête sur mon buste sans toucher la blessure et pleura doucement, je posai mon bras sur sa tête et lui caressai les cheveux.

 

Il devait probablement sentir mon cœur ralentir de là où il était allongé parce que je le sentais moi aussi.

J’espère qu’au moins il sera heureux…

Les dieux m’auront offert quelques heures de plus avant la mort pour pouvoir aimer Milon un peu plus et je ne les en remercierait jamais assez….




====> J'essaierai malgré que je m'en aille, de poster la suite d'une de mes fic (surement UFEC) demain ou mardi mais ce n'est pas sûr...
salutations

mishu

Par Mishu - Publié dans : Les gladiateurs - Communauté : Les Romances Explosives
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Samedi 4 octobre 6 04 /10 /Oct 14:00

Je suis fière aujourd'hui de vous présenter l'extraordinaire, la fameuse, la tant attendue...2e partie de ma mini-fic Les Gladiateurs. J'avais commencé à l'écrire à la rentrée et la voilà un mois après, complète. Même si je n'en suis pas pleinement satisfaite, je ne voulais pas vous faire attendre encore et en plus je n'aurais jamais eu le courage de la recommencer du début...
Bref, j'espère qu'elle vous plaira et bonne lecture.

 

             

                                                             Moi

 

 

 

   Je ne savais pas trop ce qui s’était produit quand je n’avais plus senti la tête de Milon sur mon cœur et que celui-ci avait cessé de battre pour toujours. Seulement, mes seuls souvenirs me ramenaient à notre nuit d’amour, son seul et unique « je t’aime », la dernière fois qu’il me prenait, et se répétaient inlassablement dans ma tête.

Des flashs se matérialisaient devant mes yeux à une vitesse éclair…

Des morceaux de ma courte vie défilaient sur un mur blanc. Je tournai la tête et non seulement il n’y avait personne mais la salle était comme complètement vide, vide de vie.

 

C’était grand et blanc.

Il semblait que chaque pas que je faisais me ramenait toujours au même endroit, comme si je tournais

en rond.

 

Tout d’un coup, le paysage se transforma et une femme se matérialisa devant mes yeux.

L’environnement se précisa autour d’elle, et je vis bientôt une petite domus* prendre pied à quelques pas de moi. La jeune femme ne bougeait pas mais son visage n’était toujours pas visible, elle ressemblait étrangement à une sorte d’ombre.

La verdure des environs prit forme et très vite toute un paysage apparut avec la grande domus* et le jardin verdoyant.

Je baissai les yeux sur mes sandales et vit de l’herbe sous mes pieds, je relevai la tête et balayai du regard les environs.

 

Ma mâchoire inférieure faillit se décrocher quand je les vis. Elle.

La femme au visage flou, je la connaissais. Son visage était devenu plus précis. Ses longs cheveux blonds et sa peau d’albâtre…

C’était ma mère dans sa longue stolas**.

Et à coté d’elle, c’était moi.

Je ne me souvenais pas précisément de cette journée mais la maison de mon enfance restait gravée dans mon esprit.

 

Ses murs carrelés aux couleurs chaudes et accueillantes, son grand atrium où mon père recevait souvent des personnes plus ou moins importantes.

Et nos esclaves. Je les aimais beaucoup, ils étaient les seuls à qui je parlais et me confiais. En secret, bien sûr. Après tout, ils n’étaient même pas considérés comme des humains !

 

Puis, la scène s’activa devant moi, le petit garçon blond prit sa mère par la main. Celle-ci s’agenouilla dans l’herbe pour arriver à la hauteur de son fils et chuchota quelques mots à son oreille qu’on pouvait bêtement traduire comme un « je t’aime ».

 

La jeune femme se redressa et dit au jeune « moi » :

 

     -Viens, mon fils, on va se promener dans les jardins…  

 

Le petit Aurélien hocha la tête et suivit sa mère dans les dédales de fleurs et de bosquets fraîchement taillés.

Ils sentaient les lys et les narcisses aux couleurs variées, ils les aimaient tellement ces fleurs : ça se voyait.

Oui…Je me souvenais maintenant. Cette journée…Elle devait être belle.

 

Un homme apparut dans mon champ de vision ; c’était lui.

Il était toujours en tenue. Cette tenue qu’il n’enlevait que pour dormir.

Il les observait.

Tout était silencieux, même les rires du petit blond s’étaient atténués.

Je me sentais mal, j’étais comme un intrus.   

 

La mère et le fils n’avaient pas remarqué la venue de l’homme mais il ne parlait pas comme s’ils se savaient épiés ou observés.          

J’étais encore si innocent à cet âge…

 

L’homme s’approcha et enlaça la jeune femme en collant son torse à sa poitrine.

 

     -Père !!

 

Le petit n’atteignant même  pas les hanches de son père s’accrocha à sa jambe et la secoua violemment pour qu’il lâche sa mère et le prenne, lui, dans ses bras.

 

Je vis mes jeunes parents se donner un léger baiser et se lâcher ensuite pour que le pater familia*** prenne son fils dans ses bras fort.

 

C’était clair dans ma tête maintenant. Les souvenirs, avant flous, devenaient de plus en plus distincts dans ma mémoire.

 

C’était nous, une jeune famille heureuse, la veille de la mort de mon père.

 

Ce jour-là, il devait nous annoncer qu’il partait en mer pour repousser la flotte grecque des côtes italiennes. 

Il partit le lendemain à l’aube, avec son armée, naviguant sur la mer Méditerranée, pendant que ma mère et moi nous nous rongions les sangs comme à chaque qu’il partait avec son régiment.

C’était un homme influent à l’époque, c’est pour ça que nous pouvions vivre dans une aussi grande domus*.

 

Cette fois-là, il ne revint jamais. Un lieutenant de la flotte romaine était venu chez nous, une semaine plus tard, tenant une missive stipulant que mon père « Julius Claudius Sabinus »  avait disparu en mer pendant sa mission.

Ca avait tué ma mère, et elle partit le rejoindre sur l’Olympe quelques mois plus tard après une longue descente aux Enfers.

 

Je fermai les yeux pour me rappeler de la sensation des bras chauds de maman quand elle me cajolait, ses doux baisers sur ma joue quand j’étais triste.

Je rouvris les yeux et fut surpris de ne plus retrouver le jardin verdoyant de mon enfance, mais de nouveau brillait la blancheur immaculée si particulière de l’endroit.

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Je souris et recommençai le même manège en fermant les yeux. Je les rouvris.

L’environnement avait changé, la maison avait disparu ; maintenant se tenait une arène, au moment où la nuit tombait.

Je connaissais cet endroit et en même temps il m’était inconnu.

Je vis une silhouette se dessinait dans l’obscurité. C’était un homme, sans aucun doute, qui s’approchait de moi.

Pouvait-il me voir ?

Non.

Impossible. Après tout je ne suis même plus vivant, comment pourrait-il me voir ?

Ses traits devinrent plus précis et je découvris avec stupeur que l’homme qui marchait dans ma direction était un gladiateur et qu’en plus c’était Milon.

 

Quand il ne fut qu’à quelques pieds de moi, je pris le temps de le détailler comme si c’était la première fois que je le voyais. Ses longs cheveux noirs encadraient son visage, ses yeux dont je n’arrivais pas à discerner la couleur mais que je connaissais noirs ne reflétaient ni peur ni angoisse.

Je sentis ma gorge se serrer, une envie de me pleurer et de me blottir dans ses bras forts me prit mais je la repoussai. J’étais mort, dans le sens le plus propre du terme.

 

Je ressentis à ce moment-là, une sensation commune à celle que j’avais eu quand j’avais reconnu ma mère un peu plus tôt. Une sensation de « déjà-vu »…

Etait-ce des minutes, des heures, des jours avant ? Je ne pouvais l’assurer. Il semblait que toute perception du temps n’existait plus ici. Mais qu’était ce « ici » ?

 

     -    Qui es-tu ?  

 

La stupeur m’envahit ; était-il mort lui aussi pour pouvoir me voir ? Avait-il quitté cette chienne de vie pour me retrouver là où Zeus nous accueillerait ? Je refusai cette possibilité, mon Milon n’était pas comme ça…

J’allais répondre quand une voix me surpassa.

 

-          Je suis Aurélien Maximus Sabinus, fils de Julius Claudius Sabinus et toi qui es-tu ?

 

Je fis volte-face et aperçut un autre homme, tenant une chandelle à la main  qui éclairait davantage son visage. C’était moi, habillé en gladiateur.

 

Cette impression de « déjà-vu » qui m’avait étreint le cœur peu avant, revint et je compris. Comment avais-je pu l’oublier ? C’était le jour de ma rencontre avec l’homme de ma vie.

 

Quand mon cœur avait battu la chamade dès nos premiers mots échangés, que ses yeux avaient scruté les miens et puis plus tard, je sus que j’étais tombé amoureux de lui au premier regard.

 

-          Milon de Crotone, troisième du nom. Es-tu un gladiateur ?

 

-          Oui et toi ?

 

-          Exact. Comment se fait-il que je ne t’ais encore jamais affronté dans l’arène ?

 

Mon autre « moi » haussa les épaules. Je me souvenais m’être senti tout petit devant ce colosse d’une tête de  plus que moi.

Une tension sexuelle régnait entre nous, je la sentais maintenant.

 

   -    J’espère en avoir l’occasion rapidement, ajouta Milon d’une suave presque provocatrice.

 

J’étais à deux doigts de me jeter sur lui. Mon autre « moi » aussi ; je le savais.

 

Ensuite chacun avait repris son chemin et on ne s’était plus reparlé jusqu’à…

 

Instinctivement, je fermai les yeux sachant que j’allais pouvoir assister à un autre de mes souvenirs. J’espérai secrètement que ce soit celui auquel je pensais.

 

 

J’ouvris les yeux et faillis sauter de quand je vis la scène devant mes yeux.

Je me vis toquant légèrement sur la porte en bois de la pauvre maison de Milon. Je me souvenais de celui-ci comme si c’était hier.

J’allais revivre notre première fois et déjà je souriais jusqu’aux oreilles. Qu’allait-il en être quand je les verrais s’embrasser ou faire l’amour ?

 

Ce soir-là, j’avais mis ma plus belle toge. Je la revis alors que je la savais maintenant brûlée ou éliminée d’une autre manière. Elle était d’un blanc presque irréel, une broche en or massif la retenait, les contours du tissu étaient brodés d’or et jamais je n’avais été aussi beau.

 

Milon vint ouvrir la porte et sa beauté m’illumina comme je vis qu’elle illuminait mon autre « moi »

Ses doux cheveux noir corbeau étaient relevés avec une lanière de cuir et une toge beige et noir pour assortir le tout.

Je ressentis tout d’un coup le besoin de toucher à nouveau mon amour mais je savais bien que c’était impossible seulement peut-être ne pourrais-je faire qu’un avec mon « moi vivant » juste pour cette soirée, afin de sentir à nouveau ses caresses sur mon corps et ses baisers sur ma bouche.

 

J’approchai du jeune homme et pris sa main, je ne pus m’empêcher de remarquer qu’elle était parfaitement identique à la mienne puis je me résonnais en me disant que c’était normal vu qu’on était la même personne.

Ma main agrippa la sienne et à ma grande surprise, les deux mains se superposèrent. Mon bras les rejoignit, mon autre bras, mes jambes puis mon corps entier se retrouva à nouveau à ne faire qu’un avec celui de mon « moi vivant ». 

 

     -   Aurèl’ ? Qu’est-ce qu’il y a ?

 

Quelle impression de se sentir à nouveau en phase avec son corps ! C’est à moi qu’il parle ? Bien sûr vu que j’ai récupéré MON corps…

Je répondis alors.

 

     -     Rien du tout, Milon. Je suis juste tellement heureux de te revoir !

 

-          Viens…rentre

 

-           Embrasse-moi d’abord…

 

-           Non attends que l’on soit à l’intérieur, prit-il le temps de dire avant que mes lèvres ne se

     posent sur les siennes

 

J’avais oublié le goût de sa bouche sur la mienne, tellement de sentiments dans ce simple baiser.

Je m’accrochai à ces épaules et approfondis notre échange en faisant pénétrer ma langue dans sa bouche. Ma main passa de son épaule à sa nuque et caressa les petits cheveux dépassant de la lanière.

 

Il lâcha un gémissement et je réalisai que nous étions toujours sur le perron. Je le poussai à l’intérieur et refermai derrière moi avec mon pied.

 

-          J’ai envie de toi ce soir, mon amour

 

Etais-ce moi qui avait dit ça ? Je ne reconnaissais même plus ma propre audace. Toucher à nouveau le corps de mon amant me donnait des ailes.

 

Il lâcha mes lèvres à bout de souffle, après en avoir profité encore un moment.

Milon attrapa ma main et courut jusqu’à la chambre où un grand lit deux places nous attendait au milieu de la pièce. Son regard s’intensifia et il me fixa comme s’il me déshabillait  déjà dans ses pensées.

Lâchant sa main, je m’allongeai sur le lit et ouvrait les cuisses en m’offrant à lui.

Je le voyais se passer la langue sur ses lèvres comme un loup affamé, j’étais heureux comme si c’était nouveau pour moi alors que je vivais cette scène pour la deuxième fois.

 

Milon posa un genou sur le lit à la hauteur de mon bassin et passa son autre jambe de l’autre côté.

A cheval sur moi, il me surplombait de sa beauté presque irréelle. Il se pencha sur moi et attrapa ma bouche dans un mouvement qui fit se frotter nos deux sexes excités. Nos bouches se collèrent, affamées et il força le barrage de mes lèvres avec sa langue. Tandis que l’on s’embrassait ma main se posa sur son épaule et défit lentement la broche qui tenait sa toge. Je posais mes doigts dessus, attendant son approbation.

 

-          Vas-y enlèves-la…

 

Je hochais la tête et retira la boucle en or. Le tissu tomba alors de lui-même et Milon se retrouva nu sur moi. D’un habile coup de hanche, je nous fis changer de position et ainsi je me retrouvai sur lui à le contempler.

 

-          Tu aimes me regarder, n’est-ce pas ? dit mon amour

 

-          T’es tellement beau que je ne peux pas m’en empêcher…

 

Il sourit et je me levai. Milon haussa et je lui envoyai un baiser comme pour lui dire « tu verras ».Je me retrouvai alors debout sur le lit les jambes de chaque côté des hanches de mon homme.

J’enlevai alors la broche qui tenait ma toge, rattrapait rapidement le tissu avant qu’il ne tombe et le retira en mouvant mon bassin et dansant sur un rythme sensuel, rien que pour Milon

Celui-ci d’ailleurs en avait déjà l’eau à la bouche, il faisait promener sa main sur son torse jusqu’à son entrejambe, incapable de se retenir plus longtemps.

 

-          Tutututu… Laisse moi m’occuper de toi…

 

-          Mais…aaaaah oh par Zeus…continue

 

Avant que même qu’il puisse finir sa phrase je m’étais allongé, complètement nu, entre ses jambes et ma langue s’était mise à lécher avec avidité le bas-ventre brûlant de Milon. Je descendis lentement jusqu’à son érection, je déposai un baiser humide à l’extrémité ce qui fit lâcher un râle à Milon.

 

Je léchai les bourses chaudes et les taquina de la main pour ensuite les délaisser pour poser de chastes petits baisers sur toute la longueur de son sexe.

 

-          Suce-le…En entier…Je t’en supplie…Aurélien…

 

Après avoir encore un peu profiter des gémissements de frustration de son amant, il le prit en bouche et Milon lâcha un « Par Zeus » suivit de « continue » ou de « c’est trop bon !! ». Sa bouche imprima des mouvements de va-et-vient  sur la verge tendue qu’il adorait sentir sur son palet. La peau légèrement fripée et tendue sur sa langue m’excitait à un point inimaginable. A force de va-et-vient, Milon n’en pouvait, il était trempé de sueur mais n’avait jamais été aussi heureux de sa vie. Sentir la langue de l’être aimé sur son membre était une sensation extraordinaire.

 

Je décidai de passer à la vitesse supérieure et pendant que j’entamais des mouvements de plus en plus rapide, ma main dévia vers ses fesses que je caressai du bout des doigts pour ensuite les prendre doucement en main et y inséra entre les deux un doigt.

Milon se crispa et je l’embrassai en lâchant son sexe, pour le rassurer. Une fois mon amant détendu, je m’autorisai à faire pénétrer un deuxième doigt puis un troisième. Je les fis bougé dans cette antre chaude et accueillante.

 

-          Prends-moi Aurélien… Je n’attends que ça…

 

J’obtempérai, prit ses jambes, les mit sur mes épaules et positionnai mon sexe devant ses fesses.

D’un mouvement de hanche, je le pénétrai dans un râle de bien-être. Lui, cria de douleur et je fis un geste pour me retirer mais il me retint.

-          Non…Restes…ça va aller…

 

Je hochai la tête et l’embrassai en y mettant tout mon amour. Finalement, après quelques instants, il donna de lui-même des coups de rein pour m’inciter à bouger : ce que je fis. Alors je lui fis l’amour avec toute la tendresse, le désir et tout ce que j’éprouvais pour lui. Chaque coup de rein me rappelait la triste vérité : que j’étais mort et bientôt que je ne le reverrais plus.

Nous nous libérâmes en même temps, je m’écroulai dans ses bras et lui donnai le baiser le plus tendre que je ne lui eus jamais donné. Un baiser d’adieu. Il avait un goût d’amer d’ailleurs. Je lui murmurai un doux « je t’aime » et laissa mon esprit libéré le corps initial. Je m’en détachai et reprenais mon statut d’observateur.

 

Je sentis un étau resserrer mon cœur et quand je posai ma main sur ma joue, je remarquai des larmes coulées doucement.

Je me sentis m’effacer et bientôt la blancheur d’un monde que je connaissais bien maintenant m’apparut comme une triste réalité…

 

   


*grande maison appartenant aux riches Romains        **Toge portée par les femmes 

***Maître de famille, il décide de tout dans la maison même de l'avenir des enfants

 

 

 

 

Par Mishu - Publié dans : Les gladiateurs - Communauté : Les Romances Explosives
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