Samedi 4 octobre 6 04 /10 /Oct 14:00

Je suis fière aujourd'hui de vous présenter l'extraordinaire, la fameuse, la tant attendue...2e partie de ma mini-fic Les Gladiateurs. J'avais commencé à l'écrire à la rentrée et la voilà un mois après, complète. Même si je n'en suis pas pleinement satisfaite, je ne voulais pas vous faire attendre encore et en plus je n'aurais jamais eu le courage de la recommencer du début...
Bref, j'espère qu'elle vous plaira et bonne lecture.

 

             

                                                             Moi

 

 

 

   Je ne savais pas trop ce qui s’était produit quand je n’avais plus senti la tête de Milon sur mon cœur et que celui-ci avait cessé de battre pour toujours. Seulement, mes seuls souvenirs me ramenaient à notre nuit d’amour, son seul et unique « je t’aime », la dernière fois qu’il me prenait, et se répétaient inlassablement dans ma tête.

Des flashs se matérialisaient devant mes yeux à une vitesse éclair…

Des morceaux de ma courte vie défilaient sur un mur blanc. Je tournai la tête et non seulement il n’y avait personne mais la salle était comme complètement vide, vide de vie.

 

C’était grand et blanc.

Il semblait que chaque pas que je faisais me ramenait toujours au même endroit, comme si je tournais

en rond.

 

Tout d’un coup, le paysage se transforma et une femme se matérialisa devant mes yeux.

L’environnement se précisa autour d’elle, et je vis bientôt une petite domus* prendre pied à quelques pas de moi. La jeune femme ne bougeait pas mais son visage n’était toujours pas visible, elle ressemblait étrangement à une sorte d’ombre.

La verdure des environs prit forme et très vite toute un paysage apparut avec la grande domus* et le jardin verdoyant.

Je baissai les yeux sur mes sandales et vit de l’herbe sous mes pieds, je relevai la tête et balayai du regard les environs.

 

Ma mâchoire inférieure faillit se décrocher quand je les vis. Elle.

La femme au visage flou, je la connaissais. Son visage était devenu plus précis. Ses longs cheveux blonds et sa peau d’albâtre…

C’était ma mère dans sa longue stolas**.

Et à coté d’elle, c’était moi.

Je ne me souvenais pas précisément de cette journée mais la maison de mon enfance restait gravée dans mon esprit.

 

Ses murs carrelés aux couleurs chaudes et accueillantes, son grand atrium où mon père recevait souvent des personnes plus ou moins importantes.

Et nos esclaves. Je les aimais beaucoup, ils étaient les seuls à qui je parlais et me confiais. En secret, bien sûr. Après tout, ils n’étaient même pas considérés comme des humains !

 

Puis, la scène s’activa devant moi, le petit garçon blond prit sa mère par la main. Celle-ci s’agenouilla dans l’herbe pour arriver à la hauteur de son fils et chuchota quelques mots à son oreille qu’on pouvait bêtement traduire comme un « je t’aime ».

 

La jeune femme se redressa et dit au jeune « moi » :

 

     -Viens, mon fils, on va se promener dans les jardins…  

 

Le petit Aurélien hocha la tête et suivit sa mère dans les dédales de fleurs et de bosquets fraîchement taillés.

Ils sentaient les lys et les narcisses aux couleurs variées, ils les aimaient tellement ces fleurs : ça se voyait.

Oui…Je me souvenais maintenant. Cette journée…Elle devait être belle.

 

Un homme apparut dans mon champ de vision ; c’était lui.

Il était toujours en tenue. Cette tenue qu’il n’enlevait que pour dormir.

Il les observait.

Tout était silencieux, même les rires du petit blond s’étaient atténués.

Je me sentais mal, j’étais comme un intrus.   

 

La mère et le fils n’avaient pas remarqué la venue de l’homme mais il ne parlait pas comme s’ils se savaient épiés ou observés.          

J’étais encore si innocent à cet âge…

 

L’homme s’approcha et enlaça la jeune femme en collant son torse à sa poitrine.

 

     -Père !!

 

Le petit n’atteignant même  pas les hanches de son père s’accrocha à sa jambe et la secoua violemment pour qu’il lâche sa mère et le prenne, lui, dans ses bras.

 

Je vis mes jeunes parents se donner un léger baiser et se lâcher ensuite pour que le pater familia*** prenne son fils dans ses bras fort.

 

C’était clair dans ma tête maintenant. Les souvenirs, avant flous, devenaient de plus en plus distincts dans ma mémoire.

 

C’était nous, une jeune famille heureuse, la veille de la mort de mon père.

 

Ce jour-là, il devait nous annoncer qu’il partait en mer pour repousser la flotte grecque des côtes italiennes. 

Il partit le lendemain à l’aube, avec son armée, naviguant sur la mer Méditerranée, pendant que ma mère et moi nous nous rongions les sangs comme à chaque qu’il partait avec son régiment.

C’était un homme influent à l’époque, c’est pour ça que nous pouvions vivre dans une aussi grande domus*.

 

Cette fois-là, il ne revint jamais. Un lieutenant de la flotte romaine était venu chez nous, une semaine plus tard, tenant une missive stipulant que mon père « Julius Claudius Sabinus »  avait disparu en mer pendant sa mission.

Ca avait tué ma mère, et elle partit le rejoindre sur l’Olympe quelques mois plus tard après une longue descente aux Enfers.

 

Je fermai les yeux pour me rappeler de la sensation des bras chauds de maman quand elle me cajolait, ses doux baisers sur ma joue quand j’étais triste.

Je rouvris les yeux et fut surpris de ne plus retrouver le jardin verdoyant de mon enfance, mais de nouveau brillait la blancheur immaculée si particulière de l’endroit.

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Je souris et recommençai le même manège en fermant les yeux. Je les rouvris.

L’environnement avait changé, la maison avait disparu ; maintenant se tenait une arène, au moment où la nuit tombait.

Je connaissais cet endroit et en même temps il m’était inconnu.

Je vis une silhouette se dessinait dans l’obscurité. C’était un homme, sans aucun doute, qui s’approchait de moi.

Pouvait-il me voir ?

Non.

Impossible. Après tout je ne suis même plus vivant, comment pourrait-il me voir ?

Ses traits devinrent plus précis et je découvris avec stupeur que l’homme qui marchait dans ma direction était un gladiateur et qu’en plus c’était Milon.

 

Quand il ne fut qu’à quelques pieds de moi, je pris le temps de le détailler comme si c’était la première fois que je le voyais. Ses longs cheveux noirs encadraient son visage, ses yeux dont je n’arrivais pas à discerner la couleur mais que je connaissais noirs ne reflétaient ni peur ni angoisse.

Je sentis ma gorge se serrer, une envie de me pleurer et de me blottir dans ses bras forts me prit mais je la repoussai. J’étais mort, dans le sens le plus propre du terme.

 

Je ressentis à ce moment-là, une sensation commune à celle que j’avais eu quand j’avais reconnu ma mère un peu plus tôt. Une sensation de « déjà-vu »…

Etait-ce des minutes, des heures, des jours avant ? Je ne pouvais l’assurer. Il semblait que toute perception du temps n’existait plus ici. Mais qu’était ce « ici » ?

 

     -    Qui es-tu ?  

 

La stupeur m’envahit ; était-il mort lui aussi pour pouvoir me voir ? Avait-il quitté cette chienne de vie pour me retrouver là où Zeus nous accueillerait ? Je refusai cette possibilité, mon Milon n’était pas comme ça…

J’allais répondre quand une voix me surpassa.

 

-          Je suis Aurélien Maximus Sabinus, fils de Julius Claudius Sabinus et toi qui es-tu ?

 

Je fis volte-face et aperçut un autre homme, tenant une chandelle à la main  qui éclairait davantage son visage. C’était moi, habillé en gladiateur.

 

Cette impression de « déjà-vu » qui m’avait étreint le cœur peu avant, revint et je compris. Comment avais-je pu l’oublier ? C’était le jour de ma rencontre avec l’homme de ma vie.

 

Quand mon cœur avait battu la chamade dès nos premiers mots échangés, que ses yeux avaient scruté les miens et puis plus tard, je sus que j’étais tombé amoureux de lui au premier regard.

 

-          Milon de Crotone, troisième du nom. Es-tu un gladiateur ?

 

-          Oui et toi ?

 

-          Exact. Comment se fait-il que je ne t’ais encore jamais affronté dans l’arène ?

 

Mon autre « moi » haussa les épaules. Je me souvenais m’être senti tout petit devant ce colosse d’une tête de  plus que moi.

Une tension sexuelle régnait entre nous, je la sentais maintenant.

 

   -    J’espère en avoir l’occasion rapidement, ajouta Milon d’une suave presque provocatrice.

 

J’étais à deux doigts de me jeter sur lui. Mon autre « moi » aussi ; je le savais.

 

Ensuite chacun avait repris son chemin et on ne s’était plus reparlé jusqu’à…

 

Instinctivement, je fermai les yeux sachant que j’allais pouvoir assister à un autre de mes souvenirs. J’espérai secrètement que ce soit celui auquel je pensais.

 

 

J’ouvris les yeux et faillis sauter de quand je vis la scène devant mes yeux.

Je me vis toquant légèrement sur la porte en bois de la pauvre maison de Milon. Je me souvenais de celui-ci comme si c’était hier.

J’allais revivre notre première fois et déjà je souriais jusqu’aux oreilles. Qu’allait-il en être quand je les verrais s’embrasser ou faire l’amour ?

 

Ce soir-là, j’avais mis ma plus belle toge. Je la revis alors que je la savais maintenant brûlée ou éliminée d’une autre manière. Elle était d’un blanc presque irréel, une broche en or massif la retenait, les contours du tissu étaient brodés d’or et jamais je n’avais été aussi beau.

 

Milon vint ouvrir la porte et sa beauté m’illumina comme je vis qu’elle illuminait mon autre « moi »

Ses doux cheveux noir corbeau étaient relevés avec une lanière de cuir et une toge beige et noir pour assortir le tout.

Je ressentis tout d’un coup le besoin de toucher à nouveau mon amour mais je savais bien que c’était impossible seulement peut-être ne pourrais-je faire qu’un avec mon « moi vivant » juste pour cette soirée, afin de sentir à nouveau ses caresses sur mon corps et ses baisers sur ma bouche.

 

J’approchai du jeune homme et pris sa main, je ne pus m’empêcher de remarquer qu’elle était parfaitement identique à la mienne puis je me résonnais en me disant que c’était normal vu qu’on était la même personne.

Ma main agrippa la sienne et à ma grande surprise, les deux mains se superposèrent. Mon bras les rejoignit, mon autre bras, mes jambes puis mon corps entier se retrouva à nouveau à ne faire qu’un avec celui de mon « moi vivant ». 

 

     -   Aurèl’ ? Qu’est-ce qu’il y a ?

 

Quelle impression de se sentir à nouveau en phase avec son corps ! C’est à moi qu’il parle ? Bien sûr vu que j’ai récupéré MON corps…

Je répondis alors.

 

     -     Rien du tout, Milon. Je suis juste tellement heureux de te revoir !

 

-          Viens…rentre

 

-           Embrasse-moi d’abord…

 

-           Non attends que l’on soit à l’intérieur, prit-il le temps de dire avant que mes lèvres ne se

     posent sur les siennes

 

J’avais oublié le goût de sa bouche sur la mienne, tellement de sentiments dans ce simple baiser.

Je m’accrochai à ces épaules et approfondis notre échange en faisant pénétrer ma langue dans sa bouche. Ma main passa de son épaule à sa nuque et caressa les petits cheveux dépassant de la lanière.

 

Il lâcha un gémissement et je réalisai que nous étions toujours sur le perron. Je le poussai à l’intérieur et refermai derrière moi avec mon pied.

 

-          J’ai envie de toi ce soir, mon amour

 

Etais-ce moi qui avait dit ça ? Je ne reconnaissais même plus ma propre audace. Toucher à nouveau le corps de mon amant me donnait des ailes.

 

Il lâcha mes lèvres à bout de souffle, après en avoir profité encore un moment.

Milon attrapa ma main et courut jusqu’à la chambre où un grand lit deux places nous attendait au milieu de la pièce. Son regard s’intensifia et il me fixa comme s’il me déshabillait  déjà dans ses pensées.

Lâchant sa main, je m’allongeai sur le lit et ouvrait les cuisses en m’offrant à lui.

Je le voyais se passer la langue sur ses lèvres comme un loup affamé, j’étais heureux comme si c’était nouveau pour moi alors que je vivais cette scène pour la deuxième fois.

 

Milon posa un genou sur le lit à la hauteur de mon bassin et passa son autre jambe de l’autre côté.

A cheval sur moi, il me surplombait de sa beauté presque irréelle. Il se pencha sur moi et attrapa ma bouche dans un mouvement qui fit se frotter nos deux sexes excités. Nos bouches se collèrent, affamées et il força le barrage de mes lèvres avec sa langue. Tandis que l’on s’embrassait ma main se posa sur son épaule et défit lentement la broche qui tenait sa toge. Je posais mes doigts dessus, attendant son approbation.

 

-          Vas-y enlèves-la…

 

Je hochais la tête et retira la boucle en or. Le tissu tomba alors de lui-même et Milon se retrouva nu sur moi. D’un habile coup de hanche, je nous fis changer de position et ainsi je me retrouvai sur lui à le contempler.

 

-          Tu aimes me regarder, n’est-ce pas ? dit mon amour

 

-          T’es tellement beau que je ne peux pas m’en empêcher…

 

Il sourit et je me levai. Milon haussa et je lui envoyai un baiser comme pour lui dire « tu verras ».Je me retrouvai alors debout sur le lit les jambes de chaque côté des hanches de mon homme.

J’enlevai alors la broche qui tenait ma toge, rattrapait rapidement le tissu avant qu’il ne tombe et le retira en mouvant mon bassin et dansant sur un rythme sensuel, rien que pour Milon

Celui-ci d’ailleurs en avait déjà l’eau à la bouche, il faisait promener sa main sur son torse jusqu’à son entrejambe, incapable de se retenir plus longtemps.

 

-          Tutututu… Laisse moi m’occuper de toi…

 

-          Mais…aaaaah oh par Zeus…continue

 

Avant que même qu’il puisse finir sa phrase je m’étais allongé, complètement nu, entre ses jambes et ma langue s’était mise à lécher avec avidité le bas-ventre brûlant de Milon. Je descendis lentement jusqu’à son érection, je déposai un baiser humide à l’extrémité ce qui fit lâcher un râle à Milon.

 

Je léchai les bourses chaudes et les taquina de la main pour ensuite les délaisser pour poser de chastes petits baisers sur toute la longueur de son sexe.

 

-          Suce-le…En entier…Je t’en supplie…Aurélien…

 

Après avoir encore un peu profiter des gémissements de frustration de son amant, il le prit en bouche et Milon lâcha un « Par Zeus » suivit de « continue » ou de « c’est trop bon !! ». Sa bouche imprima des mouvements de va-et-vient  sur la verge tendue qu’il adorait sentir sur son palet. La peau légèrement fripée et tendue sur sa langue m’excitait à un point inimaginable. A force de va-et-vient, Milon n’en pouvait, il était trempé de sueur mais n’avait jamais été aussi heureux de sa vie. Sentir la langue de l’être aimé sur son membre était une sensation extraordinaire.

 

Je décidai de passer à la vitesse supérieure et pendant que j’entamais des mouvements de plus en plus rapide, ma main dévia vers ses fesses que je caressai du bout des doigts pour ensuite les prendre doucement en main et y inséra entre les deux un doigt.

Milon se crispa et je l’embrassai en lâchant son sexe, pour le rassurer. Une fois mon amant détendu, je m’autorisai à faire pénétrer un deuxième doigt puis un troisième. Je les fis bougé dans cette antre chaude et accueillante.

 

-          Prends-moi Aurélien… Je n’attends que ça…

 

J’obtempérai, prit ses jambes, les mit sur mes épaules et positionnai mon sexe devant ses fesses.

D’un mouvement de hanche, je le pénétrai dans un râle de bien-être. Lui, cria de douleur et je fis un geste pour me retirer mais il me retint.

-          Non…Restes…ça va aller…

 

Je hochai la tête et l’embrassai en y mettant tout mon amour. Finalement, après quelques instants, il donna de lui-même des coups de rein pour m’inciter à bouger : ce que je fis. Alors je lui fis l’amour avec toute la tendresse, le désir et tout ce que j’éprouvais pour lui. Chaque coup de rein me rappelait la triste vérité : que j’étais mort et bientôt que je ne le reverrais plus.

Nous nous libérâmes en même temps, je m’écroulai dans ses bras et lui donnai le baiser le plus tendre que je ne lui eus jamais donné. Un baiser d’adieu. Il avait un goût d’amer d’ailleurs. Je lui murmurai un doux « je t’aime » et laissa mon esprit libéré le corps initial. Je m’en détachai et reprenais mon statut d’observateur.

 

Je sentis un étau resserrer mon cœur et quand je posai ma main sur ma joue, je remarquai des larmes coulées doucement.

Je me sentis m’effacer et bientôt la blancheur d’un monde que je connaissais bien maintenant m’apparut comme une triste réalité…

 

   


*grande maison appartenant aux riches Romains        **Toge portée par les femmes 

***Maître de famille, il décide de tout dans la maison même de l'avenir des enfants

 

 

 

 

Par Mishu - Publié dans : Les gladiateurs - Communauté : Les Romances Explosives
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